love in squatt # quête d'humains
un squatt. une gamine qui chiale, ivre. des chiens, partout. aboient. cherchent.
fin de soirée. relants d'urine. longues vibrations dub, et puis à nouveau hardcore métal. pogo sans conviction. quelques couples dansent. le reste affalé, un peu partout. odeur de joints. samedi soir. longues basses. dehors, la pluie.
la gamine chiale, erre. 16 ans ? histoire d'une blonde qui lui aurait pris son homme. existentiel : "mais pourquoi ne suis-je pas blonde ?". alcool, biere. visage défiguré d'hystérie. un gars arrive, l'entraine. "je veux pas te suivre, je veux juste boire." il l'entraine. look sophistiqué punk-rebelle, une gamine. qui chiale pour une histoire d'amour. et va baiser sans savoir qui. alcool. abyme.
histoire d'une autre gamine. qui dans l'appart-squatt le temps d'une soirée se fait baiser par toute une bande de gars. pendant que là-haut les moins jeunes regardent la télé. les gars racontent, rigolent. bander. baiser. prendre. jouir. dominer. et la fille ? 14 ans. et l'amour ? préservatifs usagés. oublie pas les gans-latex quand tu feras le ménage.
le gars a entrainé la fille. suffisemment d'alcool, il attendait. regard un peu ahuri, pas vraiment prédateur. n'osant croire sa bonne fortune. souler une gamine et la baiser. évident. aimer ?
un chien, à force de se démener, crocs plantés dans le tissu, finit par faire s'effondrer un fauteuil. no reactions. une fille à dreads me raconte que les médias elle s'en fout, que la société elle s'en fout, qu'elle vit local. tu raconteras ca au global world quand il t'écrasera.
un chien me présente une canette écrasée dans sa gueule. tu veux jouer ? tu veux te battre ?
je sors. il pleut. frais. dehors, camions alignés. certains y vont avec leurs sacs de couchage. un peu d'intimité. il fait froid. quelques étoiles, mais la brume cache la lune. néons oranges. petite ville de banlieue, rer-paris. on survit comme on peut. quand vient le froid, et que s'échappent rêves. dans fêlures-béton.
gamines. qui par révolte se soulent. et se font baiser par premier venu. que sait on de l'amour à 14 ans ? que sait-on de vivre ? trop parfois. sex-routine. déchéance-révolte.
gamines qui auraient pu s'éveiller anges. mais trop de bieres, deconnectées de réel. tas de chair à prendre. pas de dignité, ni conscience. eh ! le monde s'en fout bien que tu te fasses sodom.
et puis, quelques années plus tard. trop tard.
gamines. je vois, entre tristesse et dégoût.
qui auraient pu s'envoler. souillées, irrémédiable ? quelle conscience auront-elles ? quel amour, quand tellement usées que ne sauront plus. qui naître.
vivre est équilibre.
violence-sensations. et après ?
les anges souillés meurent vite. sans ailes. ni étoiles. dans l'odeur de pisse. et canettes écrasées.
chiens qui grognent. gamine qui entraine le gars dans sa piaule-matelas. "je veux boire... juste boire..."
mais oui baby. pas de problème. le regard luisant. preservatif dans la poche.
un désir triste, en moi. qui me remue tripes.
c'est si facile, l'amour ?
me souille, à mon tour.
à mon tour, devant corps-poupées. ivresse. oubli. et la bite tendue.
et puis quelques preservatifs, à jeter après usage. ce qu'on finit par appeler amour. à usage unique.
mais mon AME ?
non. ce n'est pas Amour.
j'ai besoin d'air.
un chien grogne.
partir. rêver encore.
dehors, le froid. petite pluie, larmes-ciel. douces.
putain de de néons. effacent, dans brume-glaucque.
j'entends animaux, rôdent. pulsent.
chercher étoiles.
la pureté d'anges, loin...
queque part au centre, une péniche soirée funky acid-jazz, avec sa cargaison de jeunes branchés sexys.
derriere moi, les camions, bric-a-brac décharge, ferraille-songes, et le souffle tiède des corps empilés.
toux sèche. grognement.
humanité.
cherche.
VIT.
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